Un rebelle finlandais bloque une usine de pâte à papier qui transformera les arbres de la forêt en emballages.
Ce numéro: Finland Rebels | NYC Rebels | Australia Rebels | Just Stop Oil UK | Just Stop Oil UK |
Cher·ère rebelle,
La COP27 a commencé, mais les attentes sont au plus bas.
Outre les accusations habituelles (intransigeance du Nord, interférence des lobbyistes du pétrole, promesses non tenues en série), le sommet des Nations unies sur le climat de cette année sera en fait un État policier écologique.
Le gouvernement militaire égyptien a tué, emprisonné et torturé des milliers de militants pacifiques depuis son arrivée au pouvoir en 2013. La protestation est de facto illégale dans le pays. La COP27 se tiendra dans une région réservée aux touristes et à une minuscule élite, à laquelle le public égyptien n'a pas accès, et où les militants étrangers doivent réserver des créneaux pour protester sur un parking.
Si la COP27 parvient à obtenir quelque chose de notable, nous en parlerons dans notre prochain numéro, mais pour l'instant, nous avons des choses bien plus prometteuses sur lesquelles nous pouvons nous concentrer, comme la rébellion mondiale.
Un koala rebelle est arraché de son trépied devant une entreprise publique d'exploitation forestière à Melbourne, en Australie.
Dans Gros plan sur des actions, nous vous expliquons comment les rebelles finlandais ont ciblé les sociétés d'exploitation forestière qui transforment leurs forêts en emballages, comment les rebelles new-yorkais ont ciblé les PDG des plus grands financiers de combustibles fossiles au monde, et comment les rebelles australiens ont ciblé les exploitants forestiers, les financiers et bien d'autres lors de non pas une mais deux rébellions majeures sur la côte sud de l'île.
Nous consacrons également le Coin de la solidarité de ce mois-ci à Just Stop Oil, qui vient de terminer quatre semaines de perturbations quotidiennes à Londres. Les tactiques provocatrices du groupe, qui consiste notamment à jeter de la soupe sur des œuvres d'art (protégées par du verre), ont suscité de nombreuses critiques, même de la part des partisans de XR.
Mais les preuves montrent que la couverture négative des manifestants pacifiques ne nuit pas à la cause sous-jacente. Au contraire, elle crée un espace pour le débat sur les questions plus larges et augmente le soutien aux flancs plus modérés de la même cause.
Un militant de Just Stop Oil est arrêté à Londres, l'une des 718 arrestations du mois dernier.
Nous vivons dans un monde surréaliste où un tableau apparemment endommagé provoque plus d'indignation que des centaines de milliers de personnes qui perdent leur vie et leurs moyens de subsistance à cause des inondations et de la sécheresse au Pakistan et en Somalie.
Le Nord global, par son utilisation historique et continue des combustibles fossiles, a directement causé cette souffrance intense et continue. Elle devrait nous peser à tous et, au lieu de condamner les manifestants qui la soulignent de manière inoffensive, nous devrions diriger notre colère contre les politiciens égyptiens qui perpétuent grossièrement l'injustice.
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Temps forts
Sauvez les forêts ! Rebellez-vous pour la nature !
5 - 14 OCT | Helsinki/Espoo/Kemi, Finlande
Un rebelle bloque une énorme usine de pâte à papier construite pour transformer les arbres de la forêt en emballages.
Après une nuit de poésie, de musique et de danse dans un parc d'Helsinki, les rebelles se sont mis au travail. 300 d'entre eux ont bloqué une grande autoroute à côté de leur parlement, 46 ont été arrêtés par la police au cours de la journée et l'action a fait l'objet du journal télévisé du soir. La "Rébellion pour la nature" a démarré sur les chapeaux de roue.
Le déclin écologique et la crise climatique vont de pair, et Elokapina (XR Finlande) ont axé leur rébellion d'automne sur la protection des forêts finlandaises, l'autonomisation du peuple autochtone Saami dont la culture en dépend, et la fin de l'agriculture industrielle, que le gouvernement subventionne toujours. Enfin, ils ont exigé que la Finlande paie ses dettes climatiques au Sud.
30 rebelles se sont rassemblés devant une usine de pâte à papier en Laponie, toujours en cours de construction par Metsä Group, une société d'exploitation forestière qui transforme les arbres anciens en emballages jetables. Une fois terminée, ce sera la plus grande usine de pâte à papier de l'hémisphère nord. La police était présente mais n'est pas intervenue. Après avoir bloqué la circulation sur le site toute la journée, les rebelles ont été autorisés à rentrer chez eux à pied.
Les rebelles ont bloqué des autoroutes, défilé dans des supermarchés, occupé des entreprises d'exploitation forestière et pris un pont pour souligner la fragilité de l'écologie finlandaise.
Le lendemain, Elokapina a lancé des blocages simultanés du siège de Metsä Group et de deux autres grandes sociétés d'exploitation forestière. Les rebelles ont envahi les entrées et les halls, se collant aux murs et tenant silencieusement des pancartes avec leurs revendications. La manifestation chez Metsä Group a duré plus de 6 heures.
Des marches funèbres ont été organisées devant les magasins de deux grands supermarchés qui alimentent la production alimentaire d'origine animale, et les rebelles rouges ont participé à une marche lente dans les escaliers du parlement finlandais pour attirer l'attention sur les nombreuses espèces animales indigènes en danger d'extinction.
La rébellion s'est terminée comme elle avait commencé, avec des centaines de rebelles bloquant la route devant le parlement finlandais. Devant le silence du gouvernement, le blocus s'est déplacé vers un pont important, où les rebelles ont scandé des chants de solidarité tandis que la police arrêtait des dizaines de leurs camarades enfermés ensemble dans un cercle symbolique.
Plus de 700 rebelles ont participé à la rébellion, dont un quart de nouvelles recrues formées. Il y a eu moins d'arrestations cette fois-ci, grâce à un changement tactique qui a permis de passer des blocages à des actions plus diverses, mais la campagne a tout de même attiré l'attention des médias. Et cette fois, il n'y a pas eu d'affrontements avec des néonazis.
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Rebel Alliance bloque les bailleurs de fonds des combustibles fossiles
24 - 29 OCT | New York, États-Unis
Les manifestants déversent du charbon sur le sol du hall d'entrée de BlackRock. Photo : Adrian Childress
XR NYC a rejoint une coalition de groupes d'activistes climatiques pour six jours d'action à travers la ville. 49 manifestants ont été arrêtés au cours de la campagne, qui était coordonnée par New York Communities for Change et impliquait plusieurs blocages de Park Avenue, où se trouvent certaines des entreprises les plus écocides de la planète.
Outre le lancement d'actions impliquant plus de 600 personnes, la coalition a remporté un premier succès publicitaire en interrompant une interview télévisée en direct avec un sénateur opposé au climat. ABC, la chaîne qui a diffusé l'interview, n'a couvert la crise climatique que pendant cinq heures et demie sur l'ensemble de l'année 2021.
Un rebelle devant la banque la plus sale du monde, JPMorgan Chase. Photo : Katie Godowsky
L'alliance rebelle a d'abord fermé Park Avenue devant le siège de BlackRock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, et un autre vaste et impénitent investisseur dans les combustibles fossiles. 15 militants ont été arrêtés pour avoir bloqué la circulation. Dix autres ont été arrêtés le lendemain pour avoir occupé le hall d'entrée de BlackRock et jeté du charbon sur le sol.
Des militants ont utilisé deux trépieds pour fermer à nouveau Park Avenue devant la banque d'investissement JPMorgan Chase, le plus grand bailleur de fonds des combustibles fossiles de la planète. Son PDG s'obstine à promouvoir l'investissement et l'extraction des combustibles fossiles, alors que les efforts des actionnaires pour pousser la banque à ne plus financer l'écocide ont échoué.
Ils sont venus pour les cerveaux des PDG, mais se sont contentés de la soupe aux tomates. Photo : Adrian Childress
Finalement, les PDG de KKR et de Blackstone se sont réveillés en découvrant des militants "zombies" en train de manger devant leur immeuble d'élite. Les groupes de capital-investissement possèdent tous deux de nombreuses entreprises de combustibles fossiles et ne sont responsables que devant leurs investisseurs d'élite. Plus de la moitié des investissements de Blackstone sont dans les combustibles fossiles, tandis que pour KKR, c'est plus des trois quarts. De plus en plus bête.
Cette semaine d'actions a été programmée pour coïncider avec le 10e anniversaire de la tempête Sandy, qui a dévasté une partie de Manhattan et de la côte du New Jersey. Le risque de dommages plus catastrophiques augmente chaque année où le système actuel se poursuit.
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Deux rébellions dans le sud de l'Australie
8 - 22 OCT | Victoria & Australie du Sud, Australie
Les rebelles se collent au fonds souverain de l'Australie à Melbourne pour investir dans l'écocide. Photo : Matt Hrkac
Tout au long du mois d'octobre, des rebelles de Victoria et d'Australie du Sud ont manifesté, bloqué et même pris la mer pour demander la fin des investissements dans les combustibles fossiles, la fin de la destruction des forêts indigènes et la fin de l'inaction du gouvernement en matière de climat.
L'action a commencé par un voyage à Corio Bay, sur le territoire non cédé du peuple Wadawurrung/Wathaurong des Nations Kulin, où les rebelles ont pris la mer sur des kayaks et des bateaux (dont un magnifique rose) pour bloquer un pétrolier.
Le bateau rose revient (hourra !) pour l'action de Corio Bay. A droite : un rassemblement dans le centre de Melbourne contre les financiers de la crise climatique. Photo : Danielle Judd.
Quelques jours plus tard, les rebelles de Victoria ont reboisé la route devant une entreprise forestière d'État rapace, perturbé l'AG d'une grande banque finançant les combustibles fossiles, et, en collaboration avec d'autres groupes de justice climatique, ont envahi les rues de Melbourne. Là, deux rebelles ont fait la une des journaux internationaux en se collant à un tableau de Picasso.
Pendant ce temps, des centaines de rebelles sont passés à l'action lors de la conférence sur le pétrole et le gaz de la région Asie-Pacifique, un événement qui s'est tenu à Adélaïde malgré le fait que le gouvernement d'Australie du Sud ait déclaré l'urgence climatique. Sans se laisser décourager par une forte présence policière, les rebelles ont bloqué l'entrée du site et perturbé le sommet pendant ses trois jours.
La police bloque l'accès à la conférence Asia Pacific Oil & Gas. A droite : Les magnifiques "Oilies" se joignent à la manifestation d'Adélaïde. Photos : Peter Barnes & Ella Ma.
Le lendemain de la conférence, les rebelles ont assisté à la table ronde du gouvernement de l'État sur le pétrole et le gaz. Ils ont interrompu le discours du ministre de l'Énergie et des Mines en se verrouillant et en se collant aux portes de la salle. Une fois la salle enfin débarrassée des manifestants, le ministre s'est adressé de manière désinvolte à l'industrie pétrolière et gazière, en déclarant : " ne vous méprenez pas, (les manifestants) ont un impact ".
Et pourtant, l'impact n'a pas été suffisant pour déclencher le divorce de l'Australie avec les combustibles fossiles - ce qui signifie que de nouvelles actions rebelles sont déjà en préparation. Pour en savoir plus sur la prochaine vague et vous inscrire, rendez-vous sur le site Web de XR Australia.
Tour d'horizon
5 OCT | Goma, RDC : Les rebelles défilent le dernier jour du sommet de la pré-COP, qui se tenait dans la capitale Kinshasa. La police a réagi violemment à cette manifestation pacifique. Un rebelle a été hospitalisé après avoir été battu. Heureusement, il s'est complètement rétabli. Signe : Protéger la maison commune (la Terre)
8 OCT | Ostrava, République tchèque : les militants de End Coal Now occupent l'usine de charbon de Svoboda. L'action a été lancée après un camp climatique d'une semaine dans la région.
8 - 9 OCT | Feluy & Liège, Belgique : Les rebelles se sont joints à plus de 1000 activistes pour bloquer deux raffineries de pétrole appartenant à Total Energies. L'action, organisée par Code Rood, a été l'un des plus grands actes de désobéissance civile jamais réalisés en Belgique et a duré deux jours.
10 OCT | Cressier, Suisse : Des activistes de Debt For Climate (y compris des rebelles) ont fermé la seule raffinerie de pétrole de Suisse pour souligner l'héritage colonial du pays et demander la solidarité avec le Sud. Le blocus a utilisé la première " balise suspendue " au monde - un engin élaboré conçu conjointement par un rebelle et un militant de D4C.
14 - 25 OCT | Le monde entier : Le mois dernier, les campagnes D4C et Scientist Rebellion ont eu une portée mondiale. Les points forts de D4C incluent des actions de solidarité en Afrique du Sud et en Argentine (en haut). Scientist Rebellion a organisé des marches à Dar es Salaam, en Tanzanie, et devant l'ambassade d'Allemagne à Kinshasa, en RDC (ci-dessous).
21 OCT | Buenos Aires, Argentine : Les rebelles perturbent le sommet du C40, qui réunit plus de 100 maires du monde entier pour discuter de la crise climatique (puis ne rien faire).
20/29 OCT | Wolfsburg/Munich : Neuf militants de la Rébellion des scientifiques se collent au pavillon Porsche du musée de l'automobile Volkswagen, réclamant une limitation de vitesse à 100 km/h et d'autres mesures visant à réduire drastiquement les émissions des transports allemands. L'action se transforme en une occupation de deux jours. Une semaine plus tard, 16 scientifiques ont été arrêtés pour s'être collés à un concessionnaire BMW et avoir bloqué une intersection à Munich. Les 16 ont été emprisonnés, certains jusqu'à 7 jours, dans l'attente de leur procès.
OCTOBRE | Europe : Le mois dernier, des manifestants pacifiques pour le climat ont été emprisonnés dans toute l'Europe. 16 scientifiques rebelles à Munich ont risqué jusqu'à une semaine de prison, tandis que 13 membres de Last Generation sont toujours en détention préventive dans la ville, et pourraient y rester jusqu'à un mois. Six manifestants de Just Stop Oil sont emprisonnés au Royaume-Uni, soit en attente de jugement, soit en train de purger leur peine, et trois autres sympathisants ont été condamnés à deux mois de prison aux Pays-Bas. Enfin, deux rebelles suédois qui ont occupé une piste d'aéroport en octobre dernier ont été condamnés à deux mois de prison - c'est la première fois que des militants pacifiques sont emprisonnés en Suède. Tous deux sont parents de jeunes enfants.
Il s'est passé tellement de choses ce mois-ci que nous ne pouvons pas tout faire tenir dans un seul bulletin. Rendez-vous sur NEWSLETTER XTRA pour découvrir les actions menées au Nigeria, au Panama, en Inde et ailleurs. NEWSLETTER XTRA : Un festin pour les yeux et un supplément de carburant pour l'âme!
Le coin de la solidarité : Just Stop Oil
Les Tournesols de Van Gogh n'ont pas été endommagés, mais le tollé a été mondial.
Le mois dernier, Just Stop Oil a déclaré Westminster, siège du gouvernement britannique, site de résistance civile non violente. Ils ont promis de revenir jour après jour jusqu'à ce que leur demande - que le gouvernement arrête tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers - soit satisfaite.
S'en est suivi un extraordinaire 32 jours d'action continue dans toute la capitale. Les tactiques audacieuses d'un groupe de personnes engagées ont attiré l'attention du monde entier, déclenché un débat acharné et entraîné 718 arrestations.
Si ce sont les petites actions provocatrices qui ont fait la une des journaux - la soupe jetée sur les Tournesols de Van Gogh, l'escalade de mâts de ponts de 84 m de haut - ce sont les blocages de routes qui ont constitué l'essentiel de la campagne. La conviction et la résistance nécessaires pour prendre part à ces blocages ne doivent pas être sous-estimées.
Les blocages de routes sont stressants mais responsabilisants et nécessitent une planification minutieuse.
La campagne de résistance a débuté avec Just Stop Oil qui a rejoint des groupes climatiques, socialistes, ouvriers, anti-guerre et antiracistes pour défiler à Westminster. Des milliers de personnes ont exigé la fin de la crise climatique et de la crise du coût de la vie qui y est liée, les ménages britanniques subissant des factures d'énergie astronomiques en raison de l'incompétence du gouvernement.
Mais l'énorme participation n'a pas été reproduite lors des blocages de routes qui ont suivi. Les perturbations qui en ont résulté n'ayant pas entraîné de changement de politique ou d'attention des médias, Just Stop Oil a dû faire preuve d'inventivité. De petites actions provocatrices visant des œuvres d'art ont été lancées.
Aucune œuvre d'art n'a été endommagée, mais les actions ont été critiquées par beaucoup, même au sein du mouvement pour le climat. La crainte était que le public ne se détourne pas seulement de la tactique, mais aussi de la cause elle-même.
Diverses institutions coupables de la crise climatique ont été aspergées de peinture orange, notamment le géant des médias News Corp, la Banque d'Angleterre, le ministère de l'Intérieur et le MI5.
Heureusement, les preuves montrent que ce n'est pas le cas. L'attention négative portée par les médias aux manifestants ne nuit pas à la cause sous-jacente, crée un espace pour le débat sur les questions plus larges et augmente le soutien aux flancs plus modérés de la même cause.
Just Stop Oil a connu une forte augmentation des nouvelles recrues depuis l'action Van Gogh, et ce malgré les nouvelles lois répressives qui prévoient des peines de prison et des amendes plus élevées pour les manifestations pacifiques mais perturbatrices. Six militants de Just Stop Oil sont actuellement en prison en attendant leur procès ou en train de purger leur peine (lisez les déclarations de deux d'entre eux).
Le gouvernement britannique ayant toujours l'intention d'extraire du pétrole et du gaz de la mer du Nord, la résistance civile de Just Stop Oil va se poursuivre. Des blocages d'autoroutes sont prévus dans tout le pays. Comme le dit un activiste, "Nous ne pouvons pas être obéissants à un système qui nous tue". Dans cette lettre d'information, nous saluons les militants de Just Stop Oil pour leur courage, leur empathie et leur résilience, et nous leur témoignons notre solidarité indéfectible.
En savoir plus sur la campagne Just Stop Oil et faire un don à leur fonds de financement participatif.
Le livre du mois
The World as We Knew It: Dispatches from a Changing Climate, publié par Amy Brady et Tajja Isen
The World as We Knew It est un recueil d'essais sur les expériences personnelles de divers auteurs en matière de changement climatique.
Une femme décrit le lien intense qui l'unit à sa maison, une vallée désertique dont les cactus saguaro meurent progressivement - et ne sont pas remplacés par de jeunes plants - en raison d'une sécheresse chronique.
Une autre commence par décrire l'invasion de poissons-lions dans les eaux dominicaines, passe à la Superstorm Sandy, à l'identité sexuelle et à la dynamique familiale, pour finir sur une dune de sable au Sénégal avec son partenaire sous les étoiles. "Parce que sans ces rêves, je ne sais pas comment vivre". Une autre discute du sexisme et de l'identité en Antarctique. Et ainsi de suite.
Tous les auteurs ne sont pas des femmes, mais beaucoup d'entre elles le sont. Certaines histoires traitent directement du climat, mais beaucoup d'entre elles ne le font pas. Un aspect frappant de ce livre est le nombre d'auteurs qui ne sont pas des Anglo-Américains ou des Européens blancs - dans une large mesure, ce livre est un enregistrement des perspectives qui ont tendance à être noyées.
C'est un livre qu'il vaut mieux lire progressivement, peut-être un ou deux essais à la fois, en prenant le temps de réfléchir et de s'asseoir sur chacun d'eux. C'est un livre sans réponses. C'est un livre à lire pour se rappeler que l'on n'est pas seul.
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