Arrêter de financer l'industrie fossile en optant pour une banque éthique

Wednesday, September 16, 2020 by Neil Simpson

Planter des arbres. Se faire arrêter. Arrêter de manger de la viande. Refuser le plastique. Descendre en rappel la façade d'un bâtiment du gouvernement déguisé en abeille. Bloquer une route avec une caravane disloquée et deux tambourins. Il existe de nombreuses façons de s'engager pour la justice climatique, mais chacun d'entre nous possède une arme puissante, souvent oubliée : notre argent. Votre banque finance-t-elle actuellement le chaos climatique ? Comment passer à une banque éthique ? Découvrez-le ici.

100 US dollar bills burning intoashes

Jp Valery, Unsplash

Où va notre argent ?

À quand remonte la dernière fois où vous vous êtes demandé à quoi servaient les banques ? Je n'y avais pas songé plus que ça depuis mon enfance, à l'époque où j'ai ouvert mon tout premier compte. Les banques nous proposent une alternative au fait de garder notre argent liquide caché dans le congélateur. Super ! Les banques nous récompensent d'avoir placé notre argent chez elles en nous versant des intérêts. Super ! Les banques investissent dans des milliers de projets, et prêtent notre argent à d'autres. Super ? Pas toujours...

En février, j'ai lu un article dans le Guardian intitulé 50 Simple Ways To Make Your Life Greener (50 trucs simples pour être plus écolo). La journaliste britannique Donna Ferguson écrit dans cet article que les banques britanniques ont investi "près de 150 milliards de livres sterling dans les énergies fossiles depuis l'adoption de l'accord de Paris sur le climat en 2016".

Un nombre considérable de titulaires de comptes bancaires au Royaume-Uni (mon pays d'origine) ont donc prêté près de CENT CINQUANTE MILLIARDS DE LIVRES à l'industrie fossile lors des quatre dernières années. Et on ne parle ici que du Royaume-Uni.

Chase retail bank on a main road with a white van parked outfront

Ashim D’Silva, Unsplash

Les systèmes bancaires dans le monde

En Californie, le RAN Rainforest Action Network tient le registre des investissements bancaires dans le monde, et publie depuis 2009 un rapport annuel Banking on Climate Change, en collaboration avec les réseaux Indigenous Environmental Network (États-Unis), Oil Change International (États-Unis), Reclaim Finance (France), Sierra Club (États-Unis), et BankTrack (Pays-Bas).

En 2020, le rapport 'Banking on Climate Change' concluait que les investissements bancaires dans le secteur des énergies fossiles augmentaient. Selon ce rapport, les 35 premiers financeurs de combustibles fossiles dans le monde sont basés au Canada, en Chine, en Europe, au Japon ou aux États-Unis. Voici les dix premiers, classés selon le montant investi dans les énergies fossiles par chacun d'entre eux depuis fin 2015. On retiendra que l'on se réfère à cette date qui marque le début de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, et la signature de l'accord de Paris :

  1. JPMorgan Chase, États-Unis : 269 milliards de dollars
  2. Wells Fargo, États-Unis : 198 milliards de dollars
  3. Citi, États-Unis : 188 milliards de dollars
  4. Bank of America, États-Unis : 157 milliards de dollars
  5. RBC, Canada : 141 milliards de dollars
  6. MUFG, Japon : 119 milliards de dollars
  7. Barclays, Europe : 118 milliards de dollars
  8. Toronto-Dominion, Canada : 103 milliards de dollars
  9. Mizuho, Japon : 103 milliards de dollars
  10. Scotiabank, Canada : 98 milliards de dollars

Pour que ces données soient aussi pertinentes que possible au niveau mondial, le rapport examine les 20 premières banques commerciales et d'investissement du monde en fonction de la taille des actifs, et inclut seize autres des 60 premières banques, du fait de leur importante présence dans des régions clés du monde.

J'ai échangé avec Laurel Sutherlin, porte-parole du RAN, sur les positions des banques par rapport au bouleversement climatique :

Ce rapport indique clairement quelles sont les institutions les plus responsables mettant en danger notre avenir collectif. Nous espérons que les lecteurs utiliseront ces informations comme un outil, et rejoindront ce mouvement international grandissant de citoyens qui se mobilisent, et font pression sur le secteur financier pour qu'il cesse d'injecter des centaines de milliards de dollars dans l'industrie fossile.

"Nous espérons surtout que les gens feront preuve de soutien et de solidarité à l'égard des luttes menées par les communautés, et les populations autochtones directement touchées par les décisions d'investissement des grandes banques. Les campagnes visant à stopper les projets concernant les gazoducs Line 3, Keystone XL et Coastal GasLink aux États-Unis, ou l'exploitation des terres des peuples autochtones en Amazonie, par exemple."

En quoi est-ce si grave ?

En investissant ou en prêtant de l'argent à l'industrie fossile, ces banques non éthiques financent la poursuite de l'extraction et de la combustion du pétrole, du charbon et du gaz. Lorsque ces matériaux sont brûlés, ils libèrent des gaz à effet de serre qui font augmenter la température moyenne globale sur terre. Ces hausses de température entraînent sécheresses, inondations, phénomènes météorologiques extrêmes...

Pour qui se sent concerné par la crise climatique, le rapport du RAN est vraiment une très mauvaise nouvelle.

Grey office building with classicalpillars

Etienne Martin, Unsplash

Reprenons nos pouvoirs

De quels pouvoirs disposons-nous donc pour réduire les montants investis dans l'industrie fossile ? En tant que consommateurs au sein de sociétés capitalistes, nous avons presque tous les pouvoirs - mais nous y avons renoncé. Il ne tient qu'à nous de nous réapproprier ces pouvoirs, et de les employer à de bonnes causes.

J'ai discuté avec Ernst-Jan Kuiper, un responsable de la campagne sur le climat de BankTrack (et coordinateur national au sein d' Extinction Rebellion Pays Bas) qui est expert en matière d'éthique bancaire :

"Dans presque tous les pays occidentaux, les consommateurs peuvent opter pour une banque éthique. Les banques n'ont pas l'obligation légale de dire à leurs clients dans quoi elles investissent, ni qui elles financent. Néanmoins, elles pourraient être beaucoup plus transparentes qu'elles ne le sont, comme c'est le cas de certaines banques éthiques qui publient tous les informations relatives à leurs partenaires commerciaux."

Une banque est puissante dans la mesure où elle possède des connaissances et expertises financières que nous n'avons pas. Les banques savent rendre ce sujet confus, et elles en tirent avantage. Heureusement, Ernst a lui aussi des lumières à apporter pour éclairer ces méandres :

"Si une banque ne stipule pas clairement qu'elle ne finance pas l'industrie fossile, on peut juste supposer qu'elle le fait."

C'est le conseil que je vous invite à retenir !

Crowds of people walking over a busy zebra crossingcrosswalk

Ryoji Iwata, Unsplash

Les 5 étapes pour passer à l'action

1. Enquêter sur sa banque

J'en ai déjà mentionné quelques-uns, mais il existe de nombreux outils en ligne, et des campagnes qui pourraient vous fournir des informations sur votre banque, et vous aider à évaluer si vous adhérez à une banque éthique ou non. Le plus utile que nous ayons testé est probablement celui-ci : Bank.Green, qui compile les recherches d'autres organismes et travaille d'arrache-pied pour mettre à nu les investissements des banques.

Vous pouvez également en parler directement à votre banque. Ma banque en Angleterre est NatWest, j'ai donc consulté leur site web. Je n'y ai rien trouvé indiquant ce qu'il advenait de mon argent, alors j'ai appelé le service clientèle de NatWest :

Moi : Bonjour, je voudrais savoir ce que NatWest fait de mon argent.

NatWest : Bonjour. Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Moi : J'ai de l'argent sur plusieurs comptes chez vous, que vous investissez dans des projets, que vous prêtez à des grands groupes, c'est bien ça ?

NW : ...oui, c'est exact.

Moi : J'aimerais savoir quelles sont ces entreprises et ces projets pour comprendre à quoi sert mon argent.

NW : Mmm... ne quittez pas, j'essaie de vous mettre en contact avec quelqu'un…

Ce n'a pas été un appel facile, d'abord parce que les clients de NatWest (et de la plupart des banques sans doute) ne posent pas ce genre de questions. En parler directement à votre banque est délicat, mais au moins ils sauront que vous vous en inquiétez, et c'est un excellent moyen d'accélérer le changement dont nous avons tous désespérément besoin.

2. Ne pas se laisser intimider

Vous n'êtes pas à l'aise avec le fait de demander à votre banque ce qu'elle fait de votre argent ? C'est tout à fait normal ! Je n'en menais pas large non plus, mais sans notre argent, les banques n'existeraient tout simplement pas. Elles proposent un service et se doivent donc de répondre à nos questions. En ce qui me concerne, NatWest m'a finalement conseillé d'envoyer un e-mail au service de communication. Le voici :

Cher XXX,

Suite à notre conversation téléphonique, je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. J'ai eu de l'argent sur des comptes chez NatWest pendant presque toute ma vie, et je me suis récemment rendu compte que je ne savais pas ce que NatWest faisait de mon argent.

J'aimerais bien le savoir, mais j'ai du mal à trouver des informations à ce sujet sur votre site web. Pourriez-vous me renseigner, et me dire à quoi NatWest utilise mon argent ?

Cordialement,

Neil

Ce fut le début d'un long, mais très intéressant échange de mails avec NatWest. Des informations dont le rapport annuel de NatWest m'ont été communiquées, ainsi que des liens vers de nombreux autres documents. Je ne suis pas un expert, et n'y comprenait pas tout au début, mais j'en ai parlé avec un ami qui travaille dans la finance. Si vous connaissez quelqu'un qui connaît le secteur bancaire, parlez-en avec lui. Vous apprendrez beaucoup de choses, et la connaissance est un pouvoir.

Smoke rising from a factory in a green field

Johannes Plenio, Unsplash

3. Ne pas se laisser distraire

Beaucoup de banques s'efforcent maintenant de paraître "écolo" et "durables", ce qui détourne l'attention du sujet de cet article : vous voulez simplement savoir si votre banque utilise votre argent pour financer des activités qui contribuent à la crise écologique et climatique.

Voici quelques exemples de tactiques de disversion utilisées par le service de Communications de NatWest tirés de notre échange d'emails :

  • Nous ne publions pas la liste de toutes les entreprises auxquelles nous prêtons de l'argent, mais nous publions nos directives environnementales, sociales et éthiques, qui précisent que les prêts sont interdits ou limités dans un certain nombre de secteurs.

    • C'est faire diversion : Je veux savoir combien d'argent NatWest prête à des secteurs en particulier, mais on me répond à côté, en soulignant les directives positives prises par la banque.
    • Cela ne répond pas à ma question initiale.
  • NatWest investira 20 milliards de livres supplémentaires pour financer des projets climat et développement durable d'ici 2022.

    • Une excellente nouvelle ! Mais si NatWest peut me fournir ces chiffres, pourquoi ne peut-on pas me donner de chiffres sur les sommes prêtées aux industries du gaz, du pétrole ou du charbon ?
    • Cela ne répond pas à ma question initiale.
  • Nous travaillons à ce que nos opérations atteignent la neutralité carbone en 2020.

    • Ça aussi c'est une excellente nouvelle ma foi, mais cela ne répond toujours pas à ma question.

Vingt milliards de livres investis pour "le climat et le financement durable" d'ici 2022, et des opérations neutres en carbone d'ici 2020 sont certes des directives fort louables, mais en injectant aussi des milliards de livres dans le gaz, le pétrole et le charbon, ma banque continue à financer la crise climatique.

En règle générale, méfions-nous du terme "durable". Une banque durable pourrait par exemple affirmer "nous sommes une banque durable, car nous recyclons tous nos déchets, et que nos bureaux sont alimentés par de l'énergie solaire ." Mais si cette banque collabore avec d'autres banques à financer des activités extractivistes, elle pourrait tout aussi bien placer ses panneaux solaires dans une grotte sur la lune. On peut se fier un peu plus au terme "éthique", surtout lorsque l'on se renseigne sur des banques.

Quand vous commencerez à en parler à votre banque, je vous conseillerais de ne pas mentionner d'emblée la crise climatique, les énergies fossiles. Vous voulez simplement savoir quels sont les secteurs financés par votre banque, avec votre argent. Lorsque j'ai appelé NatWest pour la première fois, j'ai parlé de crise climatique, et je l'ai vraiment regretté, parce qu'ils ont juste essayé de faire diversion avec leurs activités respectueuses de l'environnement.

Je pense que les banques préfèrent maintenir leurs clients dans le flou à ce sujet. Si elles ne sont pas clairement énoncées, il est plus difficile de dénoncer les pratiques d'une banque. Je sais que NatWest fait beaucoup, beaucoup mieux que certaines banques, mais l'environnement n'est certes pas une de ses principales préoccupations. Par exemple :

NatWest va arrêter les prêts et financements d'entreprises dont les activités sont liées au charbon à plus de 15 %, à moins qu'elles ne disposent d'un plan de transition crédible conforme à l'accord de Paris de 2015 d'ici fin 2021 ; stipulant l'arrêt complet du recours au charbon d'ici 2030.

NatWest va arrêter les prêts et financements de gros groupes producteurs de gaz et de charbon, à moins qu'ils ne disposent d'un plan de transition crédible conforme à l'accord de Paris de 2015 d'ici fin 2021.

Au terme de plusieurs échanges téléphoniques, et d'emails longs et compliqués, NatWest consent enfin à réveler que non seulement elle prête de l'argent à l'industrie des combustibles fossiles, mais qu'en plus NatWest n'est pas très pressée de mettre fin à ces prêts. Cela répond finalement en partie à ma question initiale, et je ne pense pas donc pas que NatWest soit une banque éthique.

4. Trouver une banque éthique

Libre à vous de décider si les activités de votre banque vous conviennent. J'espère que j'ai pu exposé le fait qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte, et qu'il n'y a pas de réponses simples.

Si vous décidez de chercher une banque plus éthique et de transférer votre argent, cela peut s'avérer un peu difficile en fonction de là où vous vivez.

Par exemple, je vis temporairement en Australie, et j'avais besoin d'ouvrir un compte bancaire. J'ai consulté le guide de Market Forces pour en savoir plus sur Australia Bank. Sur son site web, Australia Bank indique clairement :

Nous œuvrons pour une planète plus saine en refusant d'investir dans l'industrie fossile. C'est un facteur important qui fait de nous une banque responsable, et c'est pourquoi 'Market Forces' qui milite pour le désinvestissement des secteurs de l'industrie fossile nous recommande, en tant qu'alternative bancaire 'verte'.

Aussi simple que ça ! Malheureusement, il m'a été difficile de trouver des alternatives bancaires similaires pour de nombreux autres pays. Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas de solutions dans votre pays, mais que vous devrez faire quelques recherches.

Quelques pistes et idées pour vous aider à trouver une banque éthique :

  • https://bank.green/sustainable-ethical-banks

    Une fois de plus, Bank.Green avec cet outil qui permet de choisir un pays, et qui en distingue les trois banques les plus éthiques, arrive à point nommé.

  • www.gabv.org

    La Global Alliance for Banking on Values représente 62 institutions financières, et 16 partenaires stratégiques en Asie, en Afrique, en Australie, en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe

    Chaque membre s'engage à un développement économique, social et environnemental durable via son système financier

  • www.greenamerica.org/getabetterbank

    Un outil de localisation de banque éthique pour les consommateurs aux États-Unis

  • www.ethicalconsumer.org

    Cette source d'information, groupe de campagne et éditeur de magazine basé au Royaume-Uni accompagne les consommateurs dans des choix éthiques depuis 1989. L'abonnement annuel est de 29,95 £, mais vous recevrez de nombreuses informations en échange

Yellow diggers working in aquarry

Dominik Vanyi, Unsplash

5. Dire à sa banque pourquoi on la quitte

Market Forces, le groupe de campagne australien que j'ai mentionné plus haut

  • fait un travail remarquable pour expliquer pourquoi cette dernière étape est aussi la plus importante :

Si votre banque ne sait pas pourquoi vous fermez votre compte, et transférez votre argent ailleurs, on ne peut pas s'attendre à ce qu'elle comprenne en quoi elle doit changer. Contactez-les avant de commencer à changer de banque pour leur exprimer votre désaccord quant aux financements de l'industrie fossile. Quand ils vous répondront, poursuivez le dialogue, même une fois votre compte fermé- cela ne fera que leur rappeler, et souligner l'intérêt que vous portez à la question.

Plus les clients s'exprimeront à ce sujet , plus la banque sera convaincue qu'elle doit renoncer à financer des activités extractivistes.

Si vous êtes déjà en contact avec votre banque (comme moi avec Natwest), n'oubliez pas de préciser que vous fermez vos comptes, et pour quelles raisons. Idéalement, faites en sorte que les raisons de votre départ soient consignées dans un document officiel écrit. Demandez par exemple à déposer une plainte, exposez clairement vos raisons dans une lettre ou un email, ou bien demandez à parler à un responsable au téléphone. Il est primordial que votre message parvienne aux dirigeants de la banque.

Néanmoins, si vous avez déjà décidé de changer de banque, et que vous n'estimez pas le besoin de parler de ses activités à votre ancienne banque, ne manquez tout de même pas de leur dire pourquoi vous partez. Market Forces dispose d'excellentes ressources pour vous guider dans ce processus de passage à une banque éthique, dont ce modèle de lettre/email que vous pourriez envoyer à votre ancienne banque en l'occurrence.

J'inclus ce modèle, mais il va sans dire qu'une lettre que vous auriez vous-même écrite aura toujours plus d'impact et de poids. Les entreprises développent des stratégies efficaces pour faire face à des vagues de lettres types, mais ces stratégies ne sont pas applicables aux courriers personnalisés. Vous pouvez donc vous inspirer de ce modèle, et rédiger votre propre lettre. Cela demandera plus de temps à votre banque, et aura un impact plus fort :

Au responsable du développement durable,

Je vous écris pour m'assurer que vous sachiez pourquoi j'ai décidé de fermer mes comptes bancaires, et de quitter votre banque.

J'ai pris conscience du degré d'implication de votre banque dans le financement de projets de l'industrie fossile. L'extraction du charbon et du gaz génère une multitude de risques environnementaux inacceptables. Je ne veux pas que mon argent soit employé par une institution qui finance de telles destructions, surtout alors qu'il existe une multitude d'alternatives d'énergies renouvelables.

Je pense aussi que laisser mon argent dans votre banque représente un risque économique. Il est de plus en plus avéré que les placements liés aux combustibles fossiles deviendront des investissements hasardeux, au fur et à mesure que le monde s'engagera dans la lutte contre le changement climatique. Je ne souhaite pas que mon argent soit placé dans une banque qui investit dans des secteurs qui pourraient bientôt être abandonnés, et dans des entreprises susceptibles de chuter à mesure que le monde se détournera des énergies fossiles.

Je transfère donc mon argent pour m'assurer qu'il ne cautionne pas une industrie qui pollue l'environnement, et j'espère que ma démarche vous amènera également à reconsidérer de futurs investissements dans le secteur des combustibles fossiles. En espérant que vous ne recevrez pas trop de lettres comme la mienne, avant de prendre conscience qu'investir dans l'industrie des combustibles fossiles n'est plus moralement responsable voire financièrement viable.

N'hésitez pas à me répondre si vous aviez quelque chose à ajouter à cette lettre,

Bien cordialement, XXXX

Le guide complet de Market Forces pour changer de banque sur leur site : www.marketforces.org.au/info/switch-banks. Un bref aperçu des étapes :

  • Choisir une nouvelle banque éthique
  • Ouvrir un nouveau compte
  • Identifier les transactions régulières
  • Par exemple, votre salaire, vos abonnements, vos factures ou vos dons mensuels
  • Déplacer ces opérations courantes vers votre nouveau compte
  • Laissez un peu d'argent sur votre ancien compte afin de couvrir d'éventuels paiements réguliers avant de tout transférer sur votre nouveau compte
  • Fermer l'ancien compte bancaire
  • Faire part des raisons du départ à son ancienne banque
  • Partager cette expérience avec des amis, des proches, et en ligne

Kristen Visbal’s Fearless Girl bronze sculpture outside the New York StockExchange on Wall Street

Monjur Hasan, Unsplash

L'action la plus puissante que l'on peut mener individuellement

Mettre un terme aux extensions d'aéroports, promouvoir les énergies renouvelables, ou dénoncer les gouvernements qui acceptent des dons de l'industrie fossile sont autant de causes justes et fondamentales. Ces luttes sont extrêmement difficiles et chronovores, alors que se renseigner sur sa banque, voire en changer peut s'avérer plus simple, une action individuelle que chacun peut entreprendre, et qui pourrait vraiment changer la donne.

Petit récapitulatif des étapes à suivre pour réfuter sa banque et en changer :

  1. Se renseigner sur sa banque - demandez-leur à quoi ils emploient notre argent
  2. Ne pas se laisser intimider
  3. Ne pas les laisser faire diversion pour éviter de répondre aux questions
  4. Trouver une nouvelle banque éthique
  5. Dire à sa banque pourquoi on la quitte
  6. Partager cette expérience avec des amis, des proches, et en ligne

Extinction Rebellion a démontré que les citoyens ont le pouvoir d'orienter les débats, les priorités et les politiques. Nous, les citoyens, devons changer le système, car le système ne changera pas tout seul. Nous avons plus de pouvoir que nous n'en avons conscience, surtout vis-à-vis d'instances comme les banques - et c'est très bon à savoir. Profitons de ce pouvoir !

Climate crisis protestbanner

Markus Spiske, Unsplash


À propos de la rébellion

extinction rebellion est un mouvement international, décentralisé, autonome, et apartisan, ayant recours à l’action directe non-violente pour faire pression sur les gouvernements, afin qu’ils prennent enfin les mesures radicales nécessaires pour faire face à l’urgence écologique et climatique. Notre mouvement est composé de toutes sortes de personnes aux profils variés, qui participent selon leurs capacités et disponibilités. Il y a des chances pour qu'il y ait un groupe local près de chez vous, qui serait ravi que vous vous fassiez connaître ! S'impliquer …ou vous pouvez aussi faire un don.