Image : XR Global
Bonjour,
Ce mois-ci, le monde a célébré ses victoires. Les énergies renouvelables ont dépassé le charbon en tant que source d'énergie au cours du premier semestre 2025. En Équateur, les Waorani ont remporté une bataille juridique majeure pour protéger leurs terres. Et en Israël et en Palestine, des otages et des prisonniers ont enfin été libérés et ont pu regagner leur foyer. Pourtant, même si nous saluons ces avancées et d'autres mesures importantes en faveur de la paix et de la durabilité, nous avons le sentiment de retenir notre souffle. Nous pensons à ces guerres qui ont duré plus longtemps que prévu, à ces émissions qui sont restées plus élevées que nous n'osions le craindre. Nous nous demandons quelle est la différence entre un cessez-le-feu et un pacte de paix. Nous nous demandons quelle est la différence entre moins de charbon et pas de charbon. Et comment ne pas douter alors que, au cours de ce même mois, les scientifiques ont annoncé que nous avions atteint notre premier point de basculement climatique (https://www.theguardian.com/environment/2025/oct/13/coral-reefs-ice-sheets-amazon-rainforest-tipping-point-global-heating-scientists-report) et que le dernier navire de la flottille d'aide humanitaire à destination de Gaza a été intercepté ?
Les membres de la Flottille mondiale du Sumud (Global Sumud Flotilla) étaient conscients des efforts et des risques que leur entreprise impliquait. Après tout, ils ont choisi le nom Sumud, qui signifie « persévérance inébranlable » en arabe. Ainsi, même si la flottille s'est désintégrée, nous ne devons pas laisser nos espoirs de paix et de prospérité faire de même. C'est la raison pour laquelle les militants d'Extinction Rebellion mènent sans relâche des actions de désobéissance civile partout dans le monde et se préparent à en mener d'autres. Si, après avoir lu cette newsletter, tu te demandes comment contribuer à cet esprit de persévérance, nous te suggérons de commencer par de petits gestes. Contacte ton groupe XR local. Tu peux aider nos groupes d'Amérique latine à organiser des manifestations de masse lors de la COP de cette année. Tu peux également nous contacter via notre [sondage anonyme auprès des lecteurs](https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdwi0Jmn1j9uZ9i49vDJm4N43tcVbdskc6VVX7A2fyVOPx4Hg/viewform?usp=sharing&ouid=103009318347315064144 et nous dire comment nous pouvons mieux raconter l'histoire de ceux qui continuent à se battre.
XR Global Newsletter Reader Survey
Cette lettre d'information est proposée par XR Global Support, un réseau mondial de rebelles qui aide notre mouvement à se développer. Nous avons besoin d'argent pour soutenir ce travail crucial.
Temps forts
L'Amazonie brûle. Nous ripostons.
Photo : XR Global
Novembre 2025 | Amérique Latine
La COP30, la conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique, se tient à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre. Les sections d'Amérique latine d'Extinction Rebellion protesteront contre cet événement en organisant des actions à travers tout le continent. Trente ans après la première COP et après trente ans de promesses non tenues, notre planète se trouve à un tournant.
Alors que les dirigeants mondiaux se rapprochent des entreprises agroalimentaires et des lobbyistes des énergies fossiles, les communautés autochtones et les militants de toute l'Amérique latine organisent la plus grande résistance coordonnée de l'histoire de la région. Nous perturberons la COP30 avec 40 actions percutantes dans 10 pays : nous bloquerons l'exploitation minière illégale, nous amplifierons les voix réduites au silence et nous prouverons que les véritables solutions climatiques viennent du peuple, et non des politiciens.
Mais nous avons besoin de fonds pour former des militants, soutenir des actions directes et faire en sorte que les voix qui protègent les poumons de notre planète ne puissent être ignorées. Nous devons mettre fin à la destruction de nos forêts, au ravage de nos terres, à l'empoisonnement de notre nourriture et de notre eau, et au déplacement forcé de nos sœurs et frères autochtones. La forêt ne peut pas attendre. Nous non plus. Nous ne resterons pas les bras croisés. Mais nous avons besoin que tu te joignies à nous. La COP30 au Brésil pourrait être notre dernière chance de montrer aux dirigeants que l'Amazonie bénéficie du soutien de millions de personnes et que nous ne céderons jamais. Montre ton soutien ici.
Photo : XR Bolivie
Tour d'horizon des actions
Photos : XR Boston
18 Septembre 2025 | Boston, Etats-Unis
Le 18 septembre 2025, nos [rebelles de Boston ont illuminé les trajets matinaux] (https ://xrboston.org/press/activists-greet-boston-commuters-by-hanging-drop-dirty-banks-banners-along-storrow-drive/) avec des banderoles audacieuses proclamant « Drop Dirty Banks » (Abandonnez les banques polluantes) et « Does Your Bank Fund Climate Change ? » (Votre banque finance-t-elle le changement climatique ?) sur plusieurs passerelles, dénonçant les géants de Wall Street pour leur financement du chaos climatique et de la guerre. Les rebelles ont critiqué les grandes banques telles que Chase, Citi, Wells Fargo, Bank of America et TD (ces banques ont à elles seules contribué à hauteur de 175 milliards de dollars en 2022 !) pour avoir investi des milliards dans les industries pétrolière, gazière et de l'armement tout en se présentant comme des champions du climat.
Le but de ces banderoles était d'attirer l'attention des usagers de la route sur le fait que ces moteurs de destruction tirent profit de la destruction de la planète et de la souffrance humaine, et qu'il est crucial de se désengager. Comme nous l'avons vu avec les boycotts, notre argent a un pouvoir, et le garder dans des banques complices ne fait qu'alimenter la crise. Se retirer de ces banques envoie un message direct indiquant que nous ne voulons plus faire partie de cela.
C'est la deuxième fois que les rebelles de Boston organisent une manifestation non violente pour attirer l'attention sur les banques qui financent les énergies fossiles, dans le but de sensibiliser le public et de pousser le secteur financier à rendre des comptes. Pour en savoir plus, clique ici. Voici une liste des banques polluantes et voici quelques banques plus respectueuses de l'environnement. Suis XR Boston ici.
Photo : XR Graben
*15-21 Septembre 2025 | RDC
Draw the Line était une semaine mondiale d'événements qui s'est déroulée du 15 au 21 septembre 2025 et qui s'est terminée par un week-end de rassemblements, de marches et d'interventions artistiques. Des milliers de personnes à travers le monde se sont unies pour montrer leur force et leur résistance, appelant les dirigeants mondiaux à prendre des mesures urgentes et décisives en faveur du climat avant la COP30. Draw the Line s'oppose aux inégalités, à la tyrannie, au génocide, à la destruction et au chaos, et défend les droits, l'emploi, la justice, la démocratie et une vie épanouissante sur une planète sûre.
En République démocratique du Congo (RDC), la campagne a inspiré une série d'actions non violentes, notamment une importante [](https ://www.instagram.com/p/DOz3M0YiGfl/ ? img_index=1) opération de nettoyage le long du lac Kivu dans le quartier de Kituku à Goma. Cette initiative a été menée en collaboration avec Rebels in Graben, Climate Clock DRC et le RCC DRC Network on Climate Change. Le nettoyage visait à sensibiliser le public aux risques environnementaux liés à l'exploitation des combustibles fossiles dans la région, en particulier à la vente proposée de 52 blocs pétroliers dans les tourbières de la Cuvette Centrale. Ce paysage est la plus grande tourbière tropicale continue au monde, située dans le bassin du Congo et couvrant environ 145 529 kilomètres carrés. La menace qui pèse sur les tourbières soulève des questions quant à l'avenir du Corridor vert, à la protection de la biodiversité et aux efforts de conservation. Suis XR Graben ici.
Bonnes Nouvelles
Avec suffisamment de temps, la nature trouve le moyen de se régénérer. Il y a plus de 100 ans, à Toronto, au Canada, la ville a recouvert des zones humides de plus de 7 mètres de terre. Cela a permis le développement d'un site industriel sur la zone côtière humide, détruisant ainsi cet écosystème... du moins, c'est ce qu'on pensait. Un récent projet de revitalisation du front de mer a révélé une découverte étonnante. Lorsque la ville a commencé à retirer la terre qui recouvrait les zones humides, les scientifiques ont constaté que les graines et les micro-organismes étaient vivants et en pleine croissance !
Depuis des siècles, l'être humain comble les zones humides. Ce projet montre qu'il y a de l'espoir pour que ces écosystèmes se rétablissent lentement si on leur en donne la possibilité. Lis l'article complet ici.
A lire absolument
Il est désormais beaucoup plus difficile de défendre les grandes compagnies pétrolières. Dans un monde où il peut être difficile de garder la foi, un événement majeur vient de se produire. Comme le rapporte le [Guardian] (https://www.theguardian.com/environment/2025/sep/10/link-oil-giants-heatwaves-research-legal-liability), une étude historique récemment publiée dans Nature établit un lien direct entre les émissions des plus grands pollueurs mondiaux de combustibles fossiles et la fréquence et l'intensité croissantes des vagues de chaleur extrêmes. Saluée comme « une avancée majeure qui pourrait être utilisée pour soutenir de futures poursuites judiciaires liées au climat », cette étude a été accueillie avec jubilation par les écologistes.
Nouvelles de Gaza
Au début du mois d'octobre, la Flottille mondiale du Sumud, une initiative non violente visant à briser le blocus de Gaza, a été entièrement interceptée et les 44 bateaux ont été saisis par les forces israéliennes. 462 héros provenant de plus de 45 pays ont pris part à la flottille, représentant une tentative pacifique d'acheminer de l'aide humanitaire au peuple palestinien. La mission de la flottille souligne l'importance de l'action civile et de l'intervention par le biais de boycotts, de manifestations, de dons et, surtout, d'éducation.
Cette évolution du génocide palestinien en cours met une nouvelle fois en évidence les souffrances incessantes endurées par les civils, les restrictions sévères imposées à l'aide humanitaire et l'incapacité persistante de la communauté internationale à demander des comptes à Israël ou à garantir la justice pour le peuple palestinien. Au moment où nous écrivons ces lignes, un cessez-le-feu a été conclu, mais il a déjà été rompu. Soutiens la Palestine et reçois les dernières informations ici.
En un coup d'oeil
The Light Won't Dim est le nouveau documentaire de Fossil Free Media sur l'énergie solaire : la puissance magnifique et libératrice du soleil. Contrairement à une raffinerie de pétrole ou à une centrale nucléaire, l'énergie solaire est accessible à presque tout le monde, que ce soit à la maison ou au sein de sa communauté. Ce documentaire doux, qui s'ouvre sur les religieuses du Centro Buen Pastor à Porto Rico, montre le pouvoir de l'énergie solaire qui change la vie des communautés défavorisées. Le film met également en évidence les moyens de produire de l'énergie solaire malgré l'administration américaine actuelle et montre que, lorsque des catastrophes climatiques se produisent, c'est l'énergie solaire qui est la première à fonctionner. McKibben énonce des faits évidents mais souvent oubliés : « Nous pouvons nous alimenter en énergie sans détruire notre planète, au lieu de dépendre de certaines régions du monde qui concentrent les combustibles fossiles, et de personnes qui possèdent ces réserves et finissent par avoir beaucoup plus de pouvoir qu'elles ne le devraient. Nous avons une planète entière capable de produire de l'énergie, car tout le monde a accès au soleil et au vent, et personne ne peut les accumuler. » The Light Won't Dim t'incitera à regarder autour de toi et à voir où tu peux installer des panneaux solaires dans ta communauté.
Compte rendu de lecture
Careless People de Sarah Wynn- Williams
Sarah Wynn-Williams a travaillé pendant 6 ans dans les hautes sphères de Facebook (aujourd'hui Meta). Elle raconte dans Careless People : A Cautionary Tale of Power, Greed and Lost Idealism qu'elle a tout fait pour rejoindre l'entreprise, car elle croyait sincèrement que Facebook allait changer le monde de manière positive. Mais comme nous le savons aujourd'hui, cela n'a pas été le cas.
Le titre pertinent du livre de Wynn-Williams est tiré du roman de F. Scott Fitzgerald, Gatsby le Magnifique : « Tom et Daisy étaient des gens insouciants : ils détruisaient des objets et des êtres vivants, puis se réfugiaient dans leur richesse, leur immense insouciance ou tout autre chose qui les maintenait ensemble, laissant aux autres le soin de réparer les dégâts qu'ils avaient causés. »
Wynn-Williams nous livre un récit franc et détaillé de sa vie chez Facebook, notamment de ses nombreuses interactions avec Sheryl Sandberg et Mark Zuckerberg. Wynn-Williams s'efforce de nous convaincre qu'elle faisait partie des bons éléments. Son style est clair et rythmé, et elle ne mâche pas ses mots.
La plupart des lecteurs penseront qu'ils savent déjà à quel point Facebook est néfaste, en passant par [la sape de la démocratie](https ://www.sciencedaily.com/releases/2018/10/ 181025103303.htm) le fait de [semer la division](https ://www.npr.org/2021/10/05/ 1043377310/facebook-whistleblower-frances-haugen-congress) et en nuisant aux jeunes. Mais Facebook s'est présenté à plusieurs reprises comme la victime de son succès fulgurant : les choses sont simplement devenues virales et les utilisateurs du monde entier ont très rapidement adapté la plateforme à leurs propres besoins. Que pouvait faire Facebook ? ? ? Mais Wynn-Williams nous emmène dans les salles (et les avions privés) où les décisions concernant tous ces domaines ont été prises de manière très intentionnelle. Et à chaque fois, la pure cupidité capitaliste a piétiné tous les signaux d'alerte lancés par les employés subalternes. Le mal a été encouragé.
Les réseaux sociaux font partie intégrante de la vie de la plupart d'entre nous et ont joué un rôle fondamental dans l'impact de groupes tels que XR, mais les décisions prises par Mark Zuckerberg, président-directeur général et actionnaire majoritaire de Meta, ont aggravé presque tous les problèmes mondiaux, y compris la crise climatique.
Évite Amazon. Soutiens les librairies locales en te rendant sur place lorsque tu le peux. Achète tes livres en ligne sur *Bookshop*ou Hive (Royaume-Uni).
Les Ancêtres de XR
** René Jules Dubos (1901-1982)**
Le microbiologiste franco-américain René Jules Dubos était un homme en avance sur son temps, largement connu pour avoir inventé dans les années 1970 le mantra des écologistes « Penser globalement, agir localement ». Cet appel à prendre en compte l'impact écologique plus large de nos choix a été détourné pour devenir un slogan utilisé dans toutes sortes de domaines, mais il était assez révolutionnaire à l'époque.
Né dans la campagne française en 1901, Dubos rêvait de devenir champion de cyclisme ou de tennis avant qu'une crise invalidante de rhumatisme articulaire aigu à l'âge de huit ans ne l'oblige à revoir ses plans. Jeune homme, il trouvait l'étude de la microbiologie « extrêmement ennuyeuse » et déclara à sa mère qu'il ne remettrait plus jamais les pieds dans un laboratoire. Et pourtant... après avoir lu un article du microbiologiste Sergei Winogradsky, qui suggérait que « les micro-organismes devraient être étudiés non pas dans des cultures artificielles en laboratoire, mais dans leur environnement naturel, en compétition avec d'autres bactéries », Dubos adopta cette approche écologique et s'engagea sur une voie qui allait le mener à devenir un microbiologiste célèbre en Amérique.
Ses premiers travaux ont porté sur la tuberculose et la pneumonie, et il a contribué à l'avènement des antibiotiques dans les années 1940, tout en ayant la clairvoyance de prévenir que les bactéries pourraient devenir résistantes à ces médicaments au fil du temps. Au fil de sa carrière, Dubos a élargi son champ d'étude au-delà du microscope pour examiner les schémas généraux des maladies. Il a découvert des liens entre le bien-être humain, l'environnement et le mode de vie, et a commencé à s'interroger sur la signification plus large de la santé et du progrès.
Dubos considérait le corps humain comme faisant partie intégrante de l'écosystème qui l'entoure et a écrit sur la manière dont l'état du corps peut modifier l'évolution d'une maladie. Par exemple, si tu es stressé, ton système immunitaire s'affaiblit, ce qui permet à des bactéries déjà présentes mais inaperçues de se développer et de provoquer une maladie. Ces idées étaient révolutionnaires à l'époque.
Parmi les nombreux ouvrages écrits par Dubos, son livre So Human an Animal : How We Are Shaped by Surroundings and Events (Un animal si humain : comment notre environnement et les événements qui nous entourent nous façonnent), récompensé par le prix Pulitzer en 1968, était une mise en garde précoce contre les effets déshumanisants de la civilisation moderne. Il pensait que notre société industrielle et notre dépendance à l'égard des commodités technologiques avaient érodé le lien de l'humanité avec la nature, la communauté et tout sens de l'utilité, nous rendant « moins humains ». Avec le recul, il s'agissait là d'un précurseur prophétique des débats actuels sur la santé mentale et l'aliénation urbaine. La pensée philosophique et scientifique de Dubos a inspiré le Jour de la Terre, célébré pour la première fois aux États-Unis le 22 avril 1970, un événement fondateur qui a contribué au lancement du mouvement environnementaliste moderne.
René Dubos est décédé en 1982, mais son influence perdure à travers son message selon lequel les actions citoyennes et la gestion responsable au niveau local sont le moyen de protéger notre planète dans son ensemble.
Laisse-lui une deuxième chance
Le « désert » était déjà en fleurs : Palestine, colonialisme et justice climatique mondiale
Pour certaines personnes, la crise climatique est une chose, et la lutte pour une Palestine libre en est une autre, sans aucun rapport. Mais le colonialisme, l'extractivisme et l'oppression sont intimement liés et l'ont toujours été partout dans le monde, en particulier en Palestine. Cet article de 2022 explique clairement tout cela et constitue une base essentielle pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui. Comme l'explique Shireen Tawil, « En Palestine, [le colonialisme vert a joué un rôle central dans le nettoyage ethnique de la société palestinienne par Israël](https://english. alaraby.co.uk/analysis/making-desert-bloom-israels-greenwashing-negev), joyeusement incarné par le slogan accrocheur selon lequel il « fera fleurir le désert », tout en masquant de manière infâme les saisies de terres et les déplacements des communautés palestiniennes ».
Un message de nos lecteurs
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