Extinction Rebellion exige de nos gouvernements qu’ils prennent des mesures immédiates pour enrayer l’effondrement de la biodiversité, et pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, en vue de parvenir à la neutralité carbone au plus vite. En voici les raisons :
Photo : Markus Spiske.
Nous sommes déjà en pleine crise écologique et climatique
L'avenir qui nous est malheureusement réservé se manifestera vraisemblablement plus tôt que nous l'avions imaginé. Les conséquences désastreuses énoncées dans dans des modèles prévisionnels, et annoncées pour dans des décennies ont déjà lieu à l'heure actuelle. Les émissions de CO2 et la température moyenne globale continuant d'augmenter, la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes ne font que s'accroître.
Les années passant ne font qu'illustrer la véracité des rapports scientifiques relatifs à ces deux questions : Oui la planète se réchauffe, et oui nous en sommes responsables.
La fréquence des dérèglements prévus il y a des années tels que ouragans, vagues de chaleur extrême, fonte des glaciers et de la banquise va s'accélérant. Les boucles de rétroaction -illustrant le fait qu'un indice du bouleversement climatique, tels que des feux de forêts plus fréquents, ne fait qu'aggraver le bouleversement climatique- générent des réactions en chaîne, un effet domino, et les scientifiques s'aperçoivent que la planète est plus sensible à la hausse des émissions de CO2 qu'ils ne le pensaient.
Certaines des températures les plus au-dessus de la moyenne ont été enregistrées dans les endroits les plus froids, à savoir en Sibérie, en Alaska, et en Antarctique, et depuis plus de 20 ans, les températures de l'Arctique ont grimpé bien plus vite que dans le reste du monde, au moins deux fois et demi plus vite que la température moyenne globale.
Parallèllement, nous sommes entrés dans la 6ème extinction de masse des espèces. Le nombre d'animaux sur terrre s'est considérablement réduit depuis les années 70. On estime que le taux d'extinction actuel est 1000 fois plus élevé qu'avant l'ère de la domination de la planète par l'homme. La pollution, la destruction des habitats, des forêts par exemple, l'agriculture intensive, et les activités humaines réduisent les zones d'habitat et les chances de survie de nombreuses espèces, à peau de chagrin.
En perturbant et condamnant les espèces les unes après les autres à l'extinction, nous ne perdons pas seulement ce qui est irremplaçable, nous altérons nos propres conditions de vie sur terre. C'est seulement en laissant la Nature tranquille, et en la protégeant que l'espèce humaine peut éviter la perspective d'un effondrement, voire sa propre extinction.
Les dirigeants bloquent les avancées
De puissants intérêts en jeu profitant de ce statu quo bloquent délibéremment la mise en œuvre de mesures conséquentes. Ils ont fait pression contre l'adoption de décrets environnementaux visant à limiter les émissions. Ils s'en sont fait une profession de foi, que les gens ne se préoccupent pas tant d'écologie et de climat. Ne serait-ce qu'en 2020, des groupes de l'industrie fossile ont financé des politiciens à hauteur de 50 millions de dollars aux États-Unis.
Ceci dit, la marge de déni se rétrécit et perd du terrain, tout comme les calottes glaciaires lorsqu'il fait 38°C. Nous sommes confrontés à une crise écologique et climatique qu'on ne peut plus que difficilement nier. Si nous ne faisons rien maintenant, l'inhospitalité de la planète deviendra la norme des décennies à venir.
Nous sommes sur une trajectoire à +2°C de plus par rapport à la moyenne globale des températures de l'ère pré-industrielle. Nous atteignons le seuil défini lors de l'Accord de Paris en 2015, seuil vis à vis duquel les dirigeants de ce monde s'étaient engagés à rester "bien en dessous" car ils l'estimaient bien trop risqué. Un seuil dont nous nous rapprochons bien trop vite d'après les scientifiques.
De fait, cinq ans après, nous sommes loin d'avoir réussi à gérer la hausse des températures mondiales, et même très loin d'atteindre les objectifs de réduction des émissions que les pays se sont fixés, et qui manquaient déjà d'ambition.
D'éminents climatologues, dont Sir Robert Watson, l'ancien président du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat, estiment que nous sommes sur la trajectoire d'un réchauffement de 3à 4°C d'ici la fin du siècle.
Mais il n'est pas encore trop tard
Nous pouvons toujours envisager un avenir meilleur, mais seulement si nous parvenons à démontrer à nos gouvernements que nous n'acceptons pas cette situation de statu quo, qui génèrera des dommages irréversibles pour nous, et pour les générations à venir. Un scenario dans lequel les personnes les plus vulnérables seront les premières à en pâtir, et à en subir les conséquences.
La bonne nouvelle, c'est que les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique sont claires, et sont enfin l'objet d'une préoccupation générale. La majorité des personnes interrogées lors d'un récent sondage dans 26 pays déclarent que le changement climatique est une menace majeure pour leur pays, et ce pourcentage est en nette augmentation depuis 2013. Les moyens technologiques ont également évolué de manière significative. Si elles étaient adoptées dès maintenant, les technologies à faible ou à zéro émission de CO2 contribueraient à réduire les émissions générées par l'activité humaine au quotidien.
Néanmoins, bien que ces progrès soient positifs, ils ne suffisent pas. Il nous faut des actes, pas seulement des paroles, et lorsqu'il s'agit de l'accéleration des dégrations environnementales et climatiques, on constate que les moyens de lutte traditionnels, via le vote, la signature de pétitions, ou le lobbying, ne font pas le poids.
Pourquoi la désobéissance civile, et pourquoi maintenant
Photo : Callum Shaw.
Ce qui fonctionne, c'est la désobéissance civile de masse. Des études illustrent que dans le monde entier, ce sont les mouvements sociaux luttant pour le changement, et bénéficiant de la participation active de 3,5 % de la population, qui ont eu le plus tendance à obtenir gain de cause. Il est donc maintenant temps de convertir cette problématique d'intérêt général en mobilisation de masse.
Grâce aux actions de désobéissance civile non-violente d'XR, des gens comme vous et moi, des citoyens ordinaires, perturbent ce statu quo, et revendiquent une profonde décarbonisation de nos systèmes. Chaque personne qui s'engage augmente le potentiel de création d'un avenir meilleur. Des actions poussées, occupation de l'espace public, blocages de ponts et autres perturbations créatives entravent le travail des banques qui financent des projets écocides, et attirent l'attention des gouvernements et des médias, tout en permettant de porter le sujet au cœur des conversations et des débats nationaux, à un niveau qui n'avait pas été atteint jusqu'à maintenant via des moyens de lutte plus traditionnels.
Bien que certains taxent notre approche d'extrême, nous ne faisons rien d'autre que ce qui s'avère nécessaire, et les dérangements que nous pouvons provoquer ne sont littéralement rien par rapport à ceux qui nous attendent si nous n'agissons pas maintenant.
Grâce à l'essor de la communité de rebelles dans le monde, notre mouvement se développe et réussit à détourner la conversation auprès de l'opinion publique, mais nous avons besoin de vous pour parvenir à mobiliser une masse critique de la population. Notre marge de manœuvre se rétrécit, mais nous pouvons encore faire quelque chose. Voulez-vous nous aider à éviter une catastrophe écologique et climatique et à créer un avenir meilleur ?